27 mars 2025

Le SGUM, Kezako ?

Mesdames, soyez les bienvenues dans le monde merveilleux de la ménopause. Si vous avez l’impression que votre corps, et particulièrement votre intimité, vous joue un mauvais tour, avec des symptômes plus bizarres les uns que les autres, il se pourrait que vous fassiez partie des heureuses (ou pas) concernées par le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM).

 

Le SGUM, c’est un peu comme si votre vulve, votre vagin et votre vessie organisaient une rébellion. Ils se mettent à faire des caprices, et vous, vous vous demandez ce qui se passe. En gros, le manque d’hormones (ces petites molécules qui vous faisaient vous sentir invincible avant) provoque un tas de changements désagréables.

Alors je ne vais pas vous mentir, nous sommes toutes concernées (ou presque).

Le SGUM touche environ une femme sur deux après la ménopause. Autant dire que si vous avez passé le cap de la cinquantaine, vous avez de fortes chances d’être dans le lot. Mais pas de panique, on n’est pas là pour vous faire peur !

La principale cause du SGUM, c’est la chute des niveaux d’œstrogènes. Ces hormones, qui étaient vos meilleures amies pendant votre jeunesse, décident de vous lâcher lâchement au moment où vous en avez le plus besoin. Résultat : votre vagin devient sec comme un coup de trique, votre vessie se met à fuir comme un vieux robinet, et vos relations intimes deviennent un peu… compliquées, pour ne pas dire désagréables.

Le SGUM, c’est un peu la boîte de Pandore des symptômes, on peut avoir pleins de petits désagréments. Mais on se rassure, il y a des solutions !

 

Parmi les symptômes les plus courants on retrouve :

  • La sécheresse vaginale : vous savez, cette sensation d’avoir du papier de verre à la place des muqueuses et qui s’accompagne souvent de magnifiques secrétions qui ressemblent à du lait caillé !
  • Les brûlures et les démangeaisons qui vous donnent l’impression d’avoir une colonie de fourmis qui fait la fête dans votre vagin.
  • Les douleurs pendant les rapports (appelées dyspareunies), comme si votre partenaire essayait de vous faire une démonstration de menuiserie. Parfois même, votre jardin secret se met en grève et refuse que quiconque vienne le visiter (ça s’appelle le vaginisme).
  • Les infections urinaires à répétition : votre vessie devient un club de vacances pour bactéries. Et le pire c’est qu’il n’y a pas forcément de douleurs donc on ne comprend pas tout de suite qu’il s’agit d’une infection urinaire, et on panique parce qu’on a juste la sensation de devoir aller faire pipi toutes les 10 minutes, voire de ne pas réussir à se retenir. 
  • Les fuites urinaires : petit à petit il devient impossible de tousser, éternuer, de danser et même de rire (!!!) sans avoir la culotte mouillée. Parfois on ne sait même pas quand ça a fui.
  • Le POP (prolapsus des organes pelviens) : comme tout le reste du corps, les tissus se distendent et deviennent moins élastiques (c’est pour cela aussi qu’on des rides) et les organes décident de descendre, voire de faire un petit tour dehors . 
  • Et j’en passe ! La liste est longue et variée, chaque femme ayant ses propres symptômes.

Heureusement, il existe des solutions pour lutter contre le SGUM :

  • Pour reprendre goût au plaisir de la chair, on commence par des lubrifiants qui vont transformer votre vagin en toboggan aquatique.
  • Pour les inconforts vulvaires et vaginaux, on utilise les hormones locales, cela permet de faire revenir les œstrogènes en douceur. Si vous craignez les hormones vous pouvez utiliser des hydratants locaux à base d’acide hyaluronique : c’est peu comme votre crème pour le visage ou le corps, cela devrait être une habitude.
  • Les traitements hormonaux substitutifs (THS) auront, eux, une action plus globale en augmentant le taux d’œstrogène dans le sang. Donc adieu aux bouffées de chaleur, bouée autour du ventre, ostéoporose, symptômes dépressifs, et j’en passe et des meilleures (mais attention aux contre-indications, il vous sera prescrit par le gygy après un bilan complet).
  • Le gygy pourra vous orienter vers des traitements comme du laser ou des injections qui pourront  aussi redonner du confort à votre vie intime. 
  • Bien sûr, la rééducation périnéale : pour muscler votre plancher pelvien et éviter les fuites urinaires mais pas que : il y a beaucoup de choses à travailler, comme l’élasticité et la qualité des tissus, la qualité de la contraction des muscles du plancher pelvien, leur puissance mais surtout leur travail en synergie avec les abdominaux pour gérer les hyperpressions abdominales et avoir une bonne posture.
  • Enfin si vos organes ont envie d’aller voir le soleil, on pourra vous proposer un pessaire qui vous permettra de les remettre en place, au sens propre comme au figuré ! Il peut aussi limiter les fuites d’urines alors, on n’hésite pas à essayer.

 

Si je résume, le SGUM, c’est un peu comme une tempête à traverser, mais ne vous inquiétez pas, avec un peu de patience, d’humour et les bons traitements, on finit toujours par retrouver le soleil. Alors, mesdames, ne vous laissez pas abattre, et n’hésitez pas à parler de vos problèmes avec votre médecin. Il n’y a pas de honte à avoir, tout le monde (ou presque) passe par là !

 

Sources
Hocké, C., Diaz, M., Bernard, V., Frantz, S., Lambert, M., Mathieu, C., & Grellety-Cherbero, M. (2021). Syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM). RPC les femmes ménopausées du CNGOF et du GEMVi. Gynecologie Obstétrique Fertilité & Sénologie49(5), 394-413.
Wolfman, W., Krakowsky, Y., & Fortier, M. (2021). Directive clinique no 422d: Ménopause et sexualité. Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada43(11), 1342-1351.

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